Ca y est ! Depuis le 10 novembre 2016, l’animatrice de la micro ferme et 4 employés sont en activité…
Le regain d’intérêt pour l’agriculture urbaine fait écho au constat de la fragilité des villes à subvenir à leurs besoins alimentaires et au désir d’ « hyperproximité alimentaire » exprimé par les citadins.
Les Jardins de Cocagne sont souvent invités à se mobiliser sur divers projets d’installation de maraîchage en ville. Après avoir longtemps écarté cette hypothèse de travail car en dehors des normes Cocagne (SAU inférieure à 4Ha ; nombre de postes insuffisant pour faire vivre une structure…), les Anges Gardins ont proposé au Réseau Cocagne d’élaborer un nouveau concept : les micro fermes servicielles, ou micro fermes Cocagne.
Les micro fermes poursuivent plusieurs finalités :
• Répondre au besoin de se nourrir de faire société sur l’enjeu alimentaire et accompagner le mangeur dans cette démarche en apportant un savoir faire en agronomie et en services associés à l’alimentation.
• Apporter la compétence agrorurale en ville et permettre l’entrée de ses acteurs.
• Offrir de nouvelles opportunités d’activités aux personnes éloignées de l’emploi sur des créneaux nouveaux et porteurs.
• Incarner un nouveau modèle économique inclusif (de tous types d’acteurs économiques, de tous types de publics, de tous types de finalités) directement connexes du fait alimentaire.
Son modèle économique associe un bouquet de services à la production de produits alimentaires. D’un certaine manière, la micro ferme Cocagne se positionne aussi comme outil technique « d’inter-médiation concrète » entre production et consommation.
Quatre types d’activités sont envisagés :
1. Le premier travail de la ferme sera de produire des légumes et fruits, comme on peut le supposer. Toutes les techniques culturales que nous allons mettre en oeuvre ont été testées dans le « jardin d’aventures » de l’Ecopôle alimentaire en région d’Audruicq. Sous forme de buttes cultivées, ou de planches en rectangle ou carré de cultures en lasagne, ou encore de cultures verticales, sans oublier quelques cultures sous abri, la ferme produira dès le printemps prochain des légumes et fruits fragiles en complément de l’offre « Terre de Gohelle » produite par les cultivateurs bios de plein champ du secteur. Une fois par semaine, dès la fin de cet automne, un petit marché de produits bios locaux viendra compléter la distribution de paniers…
2. La micro ferme va donc produire de la nourriture mais on la dit aussi « servicielle » puisque celle -ci assurera aussi quelques actions d’animation au services des villes de l’agglomération lensoise, comme les Anges Gardins l’avaient fait cette année pour l’opération « Du blé dans les écoles » (éducation et culture du blé avec les agriculteurs de la ville) ou encore sur l’Oasis comestible partagé du coeur de Loos, cet Incroyable comestible conçu par Didier Caron, directeur des services techniques, avec la participation des habitants. Gageons qu’avec la micro ferme, on en fera plus ! Beaucoup plus !
3. La micro ferme va aussi concourir à améliorer la diffusion des produits bio sur l’agglomération en assurant ce qu’on appelle la « logistique des derniers kilomètres ». A terme, les paniers Terre Gohelle partiront de la ferme. Finies aussi les galères pour savoir qui peut assurer le transport de 10 salades bio à la cantine du collège ! La micro ferme le fera. La micro ferme participera aussi au conditionnement des livraisons. Elle pourra aussi assurer des prestations d’agréage et de conditionnement auprès des producteurs qui en auront besoin, dans la mesure où ceux-ci ne sont pas (encore) tous prêts à assurer l’expédition des petits colisages pourtant nécessaires à la distribution diffuse en local. On pourra aussi compter sur la micro ferme pour filer la main à la prochaine fête de l’agriculture paysanne et du bien-vivre alimentaire !
4. Dernière exemple d’activité : le « chantier apprenant ». Tous les riverains et amis de la ferme seront régulièrement invités à imaginer certains de ses aménagements, à la construire, ou simplement à y donner un coup de main contre l’apprentissage par notre équipe de nouvelles méthodes de jardinage ou encore de cuisine… Et plus. La ferme est un peu à chacun. Avis aux micro fermiers en herbe
Toutes les activités envisagées s’inscrivent dans les nouveaux courants de la consommation durable :
– consommation responsable
– société de la connaissance partagée
– consommation collaborative ou partagée
– autoproduction accompagnée
Fidèle au projet des Anges Gardins, il permet d’effectuer sur le bassin minier un ensemble de tâches offrant autant d’ habiletés professionnelles déjà présentes sur le site de l’Ecopôle alimentaire de la Région d’Audruicq où l’association est implantée :
– maraîchage ;
– conditionnement et livraison de produits alimentaires ;
– transformation alimentaire et cuisine de produits.
Le site de la Maison de l’ingénieur de la fosse 12/14, autrement appelée Maison BMU offre un cadre unique non seulement pour envisager des cultures et disposer d’un lieu d’accueil d’activités en intérieur (comme les cours de cuisine), mais aussi, de part le cadre offert par le bâtiment, pour imaginer le couplage d’activités de micro ferme avec une logistique d’accueil, de tourisme (proximité de patrimoine minier classé et du Louvre Lens), d’événements culturels, et de valorisation des produits bio locaux et solidaires du panier à la table.
C’est donc tout naturellement que les Anges Gardins ont rejoint le projet « Autre part », porté par l’association Porte Mine (sur Facebook) que nous avons du même coup participer à fonder, parce que celui-ci fait entrer en raisonance les questions alimentaires, touristiques, économiques et culturelles.